Je voudrais passer à la télé, 2017




Dans mon enfance, les personnes passant à la télé me faisait rêver.
Ce n’était pas vraiment par admiration mais par le désir d’être moi aussi un protagoniste de ce monde qui pour moi se définissait, se résumait à passer dans ce média visuel qu’est la télé.

Je ne voulais pas être à la place ou encore devenir une des personnalités passant à la télé mais plutôt quelqu’un qui, en tant que sujet de sa propre vie, ne se pose pas de limite et rêve de la potentialité infinie qu’il a en lui.
Cependant en grandissant en tant qu’un membre de la société, ce rêve est enfermé dans cet enclos qu’est le métie ou encore est remplacé par la satisfaction provenant de la consommation matérielle.

Le rêve est pour moi quelque chose de petit mais en même temps grandiose, c’est une imagination irraisonnable je dirais même folle, parfois une illusion mais que je ne peux m’empêcher de poursuivre même en sachant tout cela.
Ce travail est le fruit de mes efforts pour approcher cette question sur la nature du « rêve », pure et simple telle qu’elle était dans mon enfance.

La singularité que l’on retrouve dans la télé est que c’est un média où coexistent le monde de la réalité et celui de la fiction.
Tout en posant mon regard sur le monde où l’idéal et le désir de l’homme moderne sont mélangés, éparpillés je plonge encore une fois dans mes pensées dans cette beauté irréaliste qu’est le rêve.



Je voudrais passer à la télé, collage sur toile, peinture, 2017 



Ce travail met en lumière l’essence du rêve.
Pour en parler, j’ai choisi la télévision comme médium pour deux raisons :
d’une part, pour la place particulière que la télévision occupe dans la vie de l’homme d’aujourd’hui sur laquelle les idéaux et toutes sortes de désirs convergent,

d’autre part, en mémoire des rêves innocents d’enfance embellis se superposant avec les souvenirs d’une époque où passer à la télévision était un événement inouï et qu’on s’émerveillait devant cette machine  qui reliait le monde.

Dans la télévision telle que je la conçois coexistent deux aspects de rêves, lumineux et obscurs.
Ces deux faces de rêves se déploient à travers différents moi(s) dans les peintures.

Mes rêves d’enfant dans mon imaginaire se réalisent via ma propre personne exerçant plusieurs métiers dans une atmosphère de fête.
L’essence du rêve véritable se dévoile par le processus de fractionnement et de transformation de ces image en lumière. L’éclat de ces lumières est projeté sur un écran agrandi comme une nuit étoilée.








Je voudrais passer à la télé, installation numérique, dimension variable, 2017